Sir Alec ISSIIGONIS - Le père de la célèbre Mini.
Dans I'histoire de l'automobile, Alec Issigonis a écrit un chapitre capital puisqu'il a imaginé la plus révolutionnaire des petites voitures : la Mini.
De nationalité britannique, mais d'origine grecque, Alexandre Arnold Constantine Issigonis voit le jour le 18 novembre 1906 en Grèce, à Smyme connue maintenant sous le nom d’Izmir, un port de la mer Egée, où son père, citoyen britannique, s'occupe de constructions navales, quant à sa mère, elle est née en Bavière.
En 1922, lorsque les Turcs reprennent Smyrne aux Grecs, lui et ses parents sont évacués par la Royal Navy vers Malte où son père décède. A l'âge de 16 ans, à la suite de ces événements politiques, avec sa mère il se réfugie en Grande-Bretagne, où il suit des cours d'ingénierie à l'institut de technologie Battersea. Pendant sa formation, il travaille comme aide-mécanicien dans un garage de Londres où l'on répare et modifie des voitures de compétition.
A la fin de ses études, il fait un tour d’Europe à bord d’une Singer 10 avant de devenir le soutien de famille. Alec Issigonis obtient son premier travail en 1928 comme dessinateur chez Edward Gillett qui développe un embrayage automatique, il est notamment chargé d'étudier des transmissions semi- automatiques.
Ensuite en 1934, il travaille pour la marque Humber et se consacre à l'étude de suspension.
Rapidement, il quitte cet emploi en 1936, pour entrer chez Morris Motors qui met sur pied une division ingénierie centralisée à Cowley. Des équipes distinctes s'occupent chacune d'une partie de la voiture, on lui confie l'essieu arrière. Il devient responsable du développement des systèmes de suspension indépendante. En 1939, il collaborer à la réalisation d'une voiture de course, la Lightweight Spécial c’est en quelque sorte le tremplin de l'histoire de la Mini.
En 1943, il crée pour la firme Morris à la demande de l'ingénieur en chef Vie Oak, une petite voiture du futur à deux places, une traction monocoque, sur des roues de 14 pouces motorisée par quatre cylindres à plat afin de laisser un maximum d’espace pour les passagers. Il doit abandonner l’idée de la traction avant. Deux dessinateurs l'assistent : Jack Daniels, pour le châssis, la suspension et la direction ; Reg Job, pour la carrosserie. La Morris Minor est lancée, avec un succès retentissant, à l'occasion du salon de l'automobile de Londres de 1948, l’une des plus importantes réussites de l’industrie automobile avec une production de 1948 à 1971, c’est la première voiture britannique dont les ventes dépassent le million d’exemplaires.
Morris fusionne avec Austin en 1952, des dissensions internes poussent A. Issigonisà quitter la nouvelle société.
Il rejoint la firme Alvis, mais le modèle V8 de sport qu’il y conçoit ne sera jamais produit.
En désespoir de cause qu’il réintègre Austin-Morris trois ans plus tard, entre-temps absorbé par le groupe Rover (British Motor Corporation), sir Leonard Lord assure la présidence de l’entreprise et lui offre le poste d’ingénieur en chef.
Le blocus du canal de Suez en septembre 1956 déclenche la première crise pétrolière et la prolifération soudaine des " Bubble-Cars ", Leonard Lord, lui confie la mission de construire une voiture économique encore plus petite que la Morris Minor, mais pouvant transporter 4 personnes, autour d’un moteur existant.
A. Issigonis relève le défi, travaille avec une petite équipe, dont Charles Kinggham, rencontré chez Alvis. Le projet porte à l’origine le nom de XC 9003 avant celui d’ ADO 15. La voiture est dessinée en un temps record (six mois ! ) entre mars et octobre 1957.
Issigonis repousse les roues aux quatre coins d’une petite caisse rectangulaire pour laisser plus de place aux passagers, il installe le moteur transversalement, glisse la transmission au dessous dans le carter et bien sûr c’est une traction. La suspension composée de cônes de caoutchouc conçu par Alex Moulton et une voie large donne à cette voiture basse une tenue de route et un comportement exceptionnels.
L'ensemble, minuscule, est perché sur des roues non moins petites de 10 ponces (25 cm) fournies par Dunlop.
Cet ensemble de caractéristiques révolutionne l'industrie automobile européenne et devient la base de la conception actuelle de la voiture de ville moderne : une traction avant à moteur transversal.
Un an plus tard, en 1959, la Mini-Minor, autrement dit la Mini entre en production et ne cesse qu’en 2000, faisant de la Mini (Morris Mini Minor ou Austin Se7en) la voiture britannique la plus produite de tous les temps avec 5,3 millions d’exemplaires.
Dans la version Cooper, elle se distingue au Rallye de Monte-Carlo, qu'elle remporte à trois reprises (en 1964, 1965 et 1967). Elle passe même à deux doigts d'être élue voiture du siècle !
Par son génie de pionnier, on lui doit l'une des légendes automobiles du XXe siècle et le prototype de la voiture urbaine moderne, Alec Issigonis, est récompensé par la Reine Elisabeth II qui l’anoblit en 1969.
Après la Mini, Issigonis établit le projet de la Morris 1 100, caractérisée par un système particulier de suspensions à interconnexion du type Hydrolastic, par la traction avant et par la position transversale du moteur.
A la 1 100 fait suite la 1800 et la “ Maxi ”, conçues sur les mêmes principes techniques, mais la Mini reste inégalée, elle devient un mythe..
Pendant les années soixante-dix, Issigonis se consacre à la direction du bureau d'études avancées de la BLMC, il prend sa retraite en 1971, mais garde durant de longues années encore un cabinet de travail à l’intérieur de la société, jusqu’à sa mort, le dimanche 2 octobre 1988.
Sa création inimitable lui a survécu jusqu'en 2000, et son héritage renaît dans la filiale BMW, la nouvelle marque Mini, elle fait aussi aujourd'hui le bonheur des propriétaires de la New Mini One.
COMMENTAIRES |
1 commentaire |
Mon garage, ils cannaissent le travail sur les anciennes.
http://www.myminirevolution.com/